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Publié mardi 31 janvier 2017
UFC-Choisir a réalisé une étude la qualité de l’eau du robinet. Il faut noter qu’elle est basée sur des critères définis par la réglementation et qu’elle repose sur les relevés officiels quand ils sont faits. Autant dire que la réalité est probablement pire.
Puisque l’on parle d’eau c’est le moment de savoir si l’on regarde le verre à moitié plein - 95,6 % des usagers ont accès à de l’eau de qualité - ou le verre à moitié vide : les 2,8 millions consommateurs, habitant essentiellement dans de petites communes rurales qui reçoivent une eau non-conforme. Les pesticides, détectés dans 5 % des réseaux de distribution (2 271 communes concernées) constituent -et de loin- la première cause de non-conformité de l’eau distribuée à près de 2 millions de consommateurs ! La deuxième place de ce triste palmarès est également décernée à une pollution agricole : les nitrates présents dans 0,8 % des réseaux (370 communes) et dans l’eau reçue par plus de 200 000 consommateurs.
La carte de France des pollutions par les pesticides met le sud-ouest à l’honneur et, tout particulièrement le Gers : en noir l’eau est de très mauvaise qualité, en rouge mauvaise et en orange mauvaise !
Les petites communes en zones agricoles sont évidemment les plus touchées par les pollutions aux pesticides mais le Gers a une particularité, sa capitale, Auch, est l’une des deux préfectures (avec Tarbes) à avoir de l’eau de mauvaise qualité. De quoi relancer le débat sur municipalisation du service de l’eau à Auch.
La carte ci-dessous est centrée sur Auch et on voit clairement que la zone d’Auch est en rouge (mauvaise qualité) et que de nombreuses communes du Gers sont en noir (très mauvaise qualité).
Nous dénonçons régulièrement l’« agriculture raisonnée » mise en avant par le ministère et les plans successifs visant (prétendument) à réduire l’utilisation de pesticides. Cette étude montre l’étendue de l’échec.
L’évolution des ventes de pesticides et d’engrais azotés est parlante :
D’après la Cour des comptes, en 2013 87 % des redevances perçues par les agences étaient supportées par les usagers domestiques et seulement 6 % par les agriculteurs et 7 % par l’industrie.
Nous avons toujours été opposés au principe pollueur/payeur qui est une licence à polluer, mais dans le cas de l’eau, c’est encore pire, puisque c’est pollué/payeur !
Nous attendons avec impatience la réaction de Franck Montaugé, toujours prêt à nous expliquer que le privé est mieux à même à gérer la distribution et l’assainissement de l’eau à Auch, celle de Philippe Martin, nouveau président de l’Agence pour la biodiversité, à qui il faudra expliquer qu’une eau de qualité est la condition sine qua non au maintien de la biodiversité, ou encore celles de Christophe Terrain ou de Bernard-Henri Cartier qui continuent à nous vanter les mérites de l’agriculture chimique et productiviste…
François
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