Accueil > Gers > Reportage > Oui, Marine Le Pen n’était pas la bienvenue dans le Gers !
Publié jeudi 16 mars 2017 | Mis à jour le dimanche 19 mars 2017
Jeudi 9 mars, la candidate Front national à l’élection présidentielle tenait une réunion publique à Mirande, point d’ancrage de son parti dans le département.
Dans la foulée de celle organisée samedi 4 mars à Rignac dans l’Aveyron, cette initiative s’inscrit dans une stratégie de conquête des campagnes du Sud-Ouest touchées de plein fouet par de multiples crises.
Dans ces véritables « terres de mission », le Front distille sa démagogie sociale derrière laquelle se dissimule un programme en réalité hostile aux intérêts des travailleurs (cadeaux pour le patronat, augmentation du temps de travail, flexibilité, attaques contre les syndicats…), sa démagogie envers les agriculteurs en promettant des subventions de l’État français plus conséquentes que celles de l’Europe sans jamais remettre en cause, au contraire, le modèle agricole capitaliste responsable d’une situation de plus en plus intenable, et enfin sa haine autour de son slogan phare « Pas de migrants dans nos campagnes ! ».
Si 500 personnes venues de toute l’Occitanie et de toute la Nouvelle Aquitaine ont assisté à la messe frontiste, ce sont plus de 300 gersois, malgré un dispositif policier démentiel avec mur anti-émeute, qui ont manifesté leur rejet du fascisme dans une ambiance festive et solidaire à l’aide de casseroles pour rappeler que Le Pen est à la fois une facho et une escroc, une candidate du nanti-système, dans les pas de son père. Dans les semaines et mois qui arrivent, le Collectif gersois antifasciste au sein duquel le NPA 32 s’investit pleinement continuera à se mobiliser sur le terrain pour contrer les tentatives d’implantation du FN dans ce département rural et pour combattre ses idées tout en rappelant que les partis et politiciens au pouvoir, à l’échelle locale comme nationale, ne sont pas une solution car ils font parti du problème depuis le début.
Johan
(merci à Yves Faucoup pour les photos)
Article de la Dépêche du midi
Le collectif des anti fascistes gersois entend bien perturber - mais pas empêcher - la tenue du meeting du FN en rappelant ses affaires judiciaires à Marine Le Pen. La parole à Johan Paris, militant du NPA 32.
Oui : de notre point de vue, Marine Le Pen n’est pas la bienvenue dans le Gers. Et nous voulons faire en sorte qu’elle ne soit pas élue à ces élections. Notre ambition n’est pas d’empêcher la tenue de ce meeting, mais de rassembler un maximum de gens pour faire du bruit en tapant sur des casseroles, pour rappeler à Marine Le Pen les affaires judiciaires qu’elle traîne. C’est pourquoi nous donnons rendez-vous à 17 h 30 devant la salle André-Beaudran à Mirande à tous ceux qui veulent nous rejoindre.
Ce rassemblement vise aussi à dissuader les gens de voter pour elle. Les territoires ruraux traversent des crises multiples, dont la désertification des services publics. Les partis de gouvernement explosent, les gens ont besoin d’une alternative. Et le FN parle aux agriculteurs de protectionnisme, de patriotisme économique… Sur le fond, il n’y a rien, mais la logique économique qui est proposée séduit, dans un département où le monde rural est partagé entre agriculture productiviste et petites exploitations. Le fond du discours, c’est d’accuser l’autre. Le FN a mené une campagne dans le Gers sur la peur des migrants, par exemple.
Mirande est une ville où l’ambiance sécuritaire, la présence de la permanence FN depuis 2014, etc. assure à Marine Le Pen une forme de tranquilité pour sa venue dans le Gers. Lors des élections régionales, alors qu’il n’y avait pas de têtes d’affiche qui devaient venir, on avait rassemblé 70 personnes, soit plus que le nombre de participants dans la salle de meeting : avec Marine, on espère faire mieux encore !
Les Gersois antifascistes se regroupent en collectif, et non en association : pas de bureau, seulement des militants, issus de 10 partis ou associations gersoises. Autour d’un noyau de 20 militants très actifs, des opérations très ponctuelles sont montées, avec le support des réseaux sociaux, « pour réveiller les consciences et alerter sur les dangers du fascisme », assure Johan Paris. Né en juin 2013, à la mort de Clément Méric, jeune militant d’extrême gauche tué par des skinheads dans une rixe, le collectif gersois se mobilise à chaque élection contre les listes d’extrême droite. Elles rassemblent « en nombre très variable, selon les scrutins », juge Johan Paris.
Propos recueillis par Marc Centène
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