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Publié lundi 18 septembre 2017
Loi travail XXL, emblème du projet Macron … cible de notre lutte
Depuis son élection, E. Macron et son gouvernement multiplient les mesures. Ordonnances sur la réforme du code du travail, la loi anti-terroriste et de sécurité intérieure qui fera rentrer dans le droit commun des dispositions de l’état d’urgence dont nous avons vu l’utilité pour le pouvoir pour museler la contestation et l’opposition à sa politique, loi de moralisation de la vie politique (portée par des corrompus), modification du compte pénibilité, réduction de l’ISF aux seuls biens immobiliers (cadeau fiscal de plus de 3 milliards d’euros aux spéculateurs et actionnaires les plus riches), hausse de la CSG, baisse des APL, gel du point d’indice, base de la rémunération des fonctionnaires, ……
Le gouvernement semble tirer tous azimuts.
Mais, y a-t-il une cohérence dans tout ça ?
Macron a construit sa réussite électorale sans jamais vraiment développer son projet. Il affirme agir par « pragmatisme ». Il dit piocher à droite et à gauche pour n’en retenir que les « bonnes » idées. Celles et ceux qui s’aventurent à caractériser sa politique ne seraient que de vulgaires idéologues. Qu’en est-il réellement ?
D’abord sur la méthode, significative du fond, elle peut se caractériser par la mise en œuvre de deux maximes bien connues du bon sens populaire, « diviser pour mieux régner », de ce point de vu le soit disant dialogue social sur le contenu des ordonnances loi travail est significatif, et « flatter pour mieux tromper », c’est la fable du corbeau et du renard. Ainsi, Macron, flatte l’égo de chacun, en faisant appel à notre énergie créatrice, à notre responsabilité en tant qu’acteurs de terrain, …, tout en détruisant les outils de protection des plus faibles (encore nous !). Il remet au goût du jour et le fait passer pour novateur, un vieux principe libéral du moins d’état au profit de ceux qui entreprennent.
Les autres ne sont que des fainéants, pire ils ne sont rien.
Macron, veut nous faire croire que chacun de nous, pourvu qu’il le veuille et s’en donne les moyens, peut accéder à la réussite sociale, sous-entendu s’enrichir, le seul critère de réussite valable à ses yeux (comme Sarkozy) étant l’argent.
C’est le rêve américain à la française.
Tout celles et ceux qui s’opposent à cette (r)évolution ne sont que des « cyniques » ou des « extrêmes », sous-entendu, des manipulateurs idéologues. Il ne manque pas d’air !
Le projet de Macron/Philippe/Pénicaud et consorts est bien là, faire de la France une « Start-Up nation ».
Il s’agit donc de promouvoir et de renforcer le modèle de l’entreprise privée « libre » d’agir « sans contrainte » dans tous les domaines afin de « relancer la croissance », pour augmenter toujours plus les profits d’une minorité d’exploiteurs présentés comme des « gagnants », des « winners ».
Aucun domaine n’est épargné pourvu qu’il permette l’accaparement de nouvelles richesses. L’école sera au service d’un tel projet, et les services publics de nouvelles parts de marché à conquérir. La poste, l’énergie, l’hôpital,… ont déjà connu des transformations importantes dans ce sens.
On connait trop bien les conséquences sur la population d’un tel projet, c’est la précarité, l’appauvrissement, l’asservissement par la multiplication des contrôles comme par exemple dans le versement des aides sociales, la culpabilisation puisque vous aviez votre chance … et à l’autre bout l’enrichissement sans limite de quelques-unEs.
On voit très bien le caractère nocif, voire mortifère d’un tel projet pour la très grande majorité des travailleurs (actifs ou chômeurs). Le caractère impopulaire de ces mesures amène très logiquement le gouvernement à mettre en œuvre une première étape de sa stratégie qui consiste à réduire et affaiblir tous les outils et moyens de contestation ou d’opposition à la mise en œuvre d’un tel modèle qui n’a rien de social.
La loi travail est de ce point de vue emblématique.
Plus de la moitié des dispositions visent à réduire ou supprimer les contre-pouvoirs syndicaux. Ce sont avant tout les outils de protection et d’opposition qui sont attaqués avec ces ordonnances.
Par voie de conséquence, les patrons voient leurs libertés de gestion de leurs entreprises très élargies. On comprend pourquoi Gattaz exhorte le gouvernement à ne rien céder.
OUI, le code du travail est contraignant parce qu’il impose des règles qui définissent, insuffisamment certes, le respect dû aux salariés en matière de condition de travail, salaire, condition d’embauche, santé, sécurité, … et l’organisation de son contrôle.
OUI, il définit les limites au-delà desquelles le salariat bascule dans l’exploitation.
Défendre un code du travail protecteur, c’est étouffer le projet gouvernemental qui a l’arrogance de croire qu’il n’a pas d’opposition. C’est défendre une conception égalitaire, solidaire de notre société.
Stoppons leur marche forcée qui nous mène droit dans le mur de leur richesse.
C’est l’affaire de tous, salariés, chômeurs, précaires, fonctionnaires, indépendants, et pas de tergiversation, c’est par la grève, les manifestations, les blocages,… que nous gagnerons.
Toutes et tous en grève et dans la rue jeudi 21 septembre ! Et unissons, convergeons pour construire avec toutes les forces d’opposition, la grève générale !
Philippe Goirand
Comité NPA 32
Photo : Yves Faucoup
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